lunes, julio 03, 2006

Picho, ya se sabe en todo en el mundo...raja antes que sea tarde!!!

Voyage à Buenos Aires, coeur palpitant d’un pays qui vibre aux rythmes des rebonds de la sphère de cuir.

De notre envoyé spécial à Buenos Aires. TOUT COMME José Luis Borges et Carlos Gardel, sa photographie est affichée dans la salle à colonnades du café Tortoni, célèbre salon littéraire de Buenos Aires fondé en 1858. En Argentine, Victor-Hugo Morales est une institution. Un tour de force pour un Uruguayen. Sa verve poétique l’a fait passer à la postérité. Quelle autre voix aurait pu se mettre au diapason de la chevauchée fantastique de Diego Maradona face à l’Angleterre en 1986, sinon la sienne. « Génie ! Génie ! Génie ! Maradona dans une course mémorable, dans une action qui restera pour l’éternité... cerf- volant cosmique, de quelle planète viens tu ? Merci Dieu ! Pour le football, pour Maradona, pour cette larme. » L’homme a du souffle.

Le commentaire enflammé de Victor Hugo contribuera évidemment à entretenir l’illusion.

Et aussi, une réputation d’excellence. Auteur de romans, ce francophile à l’élégance italienne anime une quotidienne d’actualités sur la chaîne de télévision publique ainsi qu’une émission hebdomadaire consacrée à la musique classique sur le câble. Chaque soir sur les ondes de la Radio continentale, le chroniqueur sportif le plus respecté du pays disserte de la situation du football argentin. Son analyse est toujours sans concession.

L’omnipuissance du «Dieu ballon» l’effraie : «Cela me préoccupe en tant que citoyen. Le foot est devenu la culture dominante. En ce moment, ce ne sont pas seulement les hommes, mais aussi les femmes, les adolescents et les enfants qui mangent, boivent et pensent football. C’est le code de rapports le plus fréquent, peut- être l’unique pour certains, au sein de notre société. La télévision y consacre au minimum soixantedix heures par semaine.» Avec la crise économique, la «pelota» , qui occupait traditionnellement une position considérable dans la société, est venue combler le vide laissé par le désenchantement et l’indigence.

L’influence des supporteurs les plus radicaux

Ferrocarill Oeste, qui comptait 60 000 socios dans les années 80, illustre les graves difficultés financières des clubs argentins.
Faute de cotisants, Ferro est en faillite. Les joueurs n’ont même plus de maillot pour s’entraîner. Les supporteurs ont dû faire rempart de leur corps pour empêcher les anciens dirigeants de vendre l’emblème du club, une vieille locomotive à vapeur. Beto Marcico, l’ancien toulousain, qui fut deux fois champion d’Argentine avec Ferrocarill, hésite à le reprendre en tant qu’administrateur civil : « Entraîner dans ce pays, c’est se faire insulter par les supporteurs adverses et ceux qui sont censés t’encourager. Il ne manque plus que ta famille s’y mette... On te vire du jour au lendemain. Il faut se battre pour recevoir son solde. Dans certains clubs, un mec vient te voir avec un revolver à la ceinture pour te dire : « Ici ça passe comme ça... ». »

On devine en filigrane l’influence des « Barras Bravas » (bandes dures). La frange la plus radicale des supporteurs fait la loi dans la plupart des stades. Certains sont des mercenaires payés par les dirigeants, d’autres leur font payer un impôt sur la tranquillité. Entre instrumentalisation et racket, la frontière est floue. Quand l’élément politique intervient, un désagréable sentiment d’impunité domine. Explications de Victor- Hugo Morales : « Les supporteurs les plus radicaux, ceux qui provoquent de graves incidents dans les stades, sont souvent les militants de base de certains partis politiques, fondamentalement du péronisme. Il est troublant de constater que des têtes d’affiche du jeu politique interviennent pour les faire sortir de prison. »

Dans une société où le football touche toutes les activités, il n’est pas étonnant que les ambitions politiques passent aussi par l’approbation des tribunes. Ainsi, Nestor Kirchner, le président de la République, a déjà lancé sa campagne pour 2007 en affichant des panneaux électoraux dans les stades. Il pourrait retrouver sur sa route Mauricio Macri, président de Boca Juniors. Une sorte de Silvio Berlusconi à la mode argentine, volontiers populiste. Battu à l’élection pour la mairie de Buenos Aires en 2003, Macri s’appuie sur la réussite sportive de Boca pour se tailler une stature d’homme politique national.

Loin de ces considérations électoralistes, la vitalité du football argentin continue à s’exprimer chaque jour dans la rue. Pour Victor Hugo Morales, le talent est une condition naturelle : « La génétique du joueur argentin est idéale. Il possède toutes les qualités nécessaires et antagonistes du football, entre fantaisie et approche tactique, indolence et esprit guerrier. La base de la pyramide est extrêmement large puisque des millions d’enfants pratiquent ce sport. Notre culture favorise l’apparition de joueurs doués. Par leurs exploits, ils sauvent les dirigeants qui plongent le football dans une situation de grande pauvreté. Il suffit que Messi laisse trois adversaires sur place avant d’aller marquer pour que le public oublie le climat de gabegie. »

2 comentarios:

Nico dijo...

Alguien puede pedirle a la Tati que traduzca el artículo, por favor? Picho, como hiciste para saber que corno dice el Beto Magico?

Anónimo dijo...

Muchachos:

Jorge es descendiente de franceses! (las cosas que hace un ibérico para darse corte) de ahí su cabal conocimiento del idioma, que por supuesto maneja a la perfección. A Mme Pua le costaba horrores diferenciar un nativo de Picho.